Plongez dans le riche patrimoine de La Garnache, entre légendes ancestrales, monuments historiques et traditions préservées qui racontent des siècles d'histoire vendéenne.
La Garnache offre un parcours historique linéaire, allant de l’Antiquité gauloise à la valorisation patrimoniale actuelle.
La tribu gauloise des Ambilâtres y jette les bases d’une occupation permanente, un relais mérovingien s’y installe au VIᵉ siècle, puis se succèdent, de 1070 à 1214, six seigneurs prénommés Pierre qui édifient et fortifient le château tel qu’on le connaît aujourd’hui.
Plus tard, la seigneurie appartient brièvement à la famille de Belleville — marquée par Jeanne de Belleville, qui jura vengeance après la décapitation de son mari Olivier IV de Clisson en 1343 — avant de passer à la puissante maison de Rohan, seul moteur durable de son développement jusqu’à l’époque moderne.
Les premières traces humaines à La Garnache remontent au Néolithique avec le menhir dit Pierre du Diable situé aux limites des communes actuelles de La Garnache, Sallertaine et Challans, mais on n’en sait pas plus sur cette période.
À l’Antiquité, la tribu gauloise des Ambilâtres s’établit sur un promontoire dominant les marais qui deviendra La Garnache.
Ils exploitent déjà les terres fertiles pour l’agriculture et l’élevage, et organisent des échanges entre les marchés intérieurs et les ports atlantiques proches, notamment en commerçant le sel des marais voisins.
Au VIᵉ siècle, une communauté mérovingienne s’implante sur ce promontoire dominant les marais à la suite des peuples gallo-romains : un relais stratégique permettant de contrôler les voies fluviales du Bas-Poitou et de protéger les communautés locales.
Cette installation confirme une occupation continue du site de La Garnache depuis plus de 2000 ans.
Au XIᵉ siècle, une motte castrale surmontée de son château primitif en bois est érigée pour défendre la population locale et affirmer la domination des premiers seigneurs connus à La Garnache : Gauthier et Goscelin !
La dynastie des six seigneurs prénommés “Pierre” qui suivra fera évoluer le château en... pierres ! Il prendra au fil des siècles la forme finale qu’on lui connaît en 1622 lors de son démantèlement.
Conçu pour verrouiller les axes entre Nantes, Noirmoutier et le Marais poitevin au sud, ce château devient le centre du pouvoir seigneurial. Il structure alors la vie économique et administrative du bourg pendant environ cinq siècles.
En 1343, Olivier IV de Clisson est décapité sur ordre du roi pour trahison, sa tête exposée à Nantes.
Sa veuve, Jeanne de Belleville, héritière de sang du château de La Garnache et surnommée « la Tigresse bretonne », jure de se venger et mène des expéditions punitives contre les châteaux fidèles au roi de France.
Passée aux mains des Rohan au XVᵉ siècle, grande maison bretonne, la seigneurie de La Garnache voit son territoire administré avec autorité et bascule progressivement comme bastion protestant.
Françoise de Rohan (vers 1540–1591), dame de La Garnache et duchesse de Loudun, est une descendante de la maison de Rohan et cousine du roi Henri IV.
Elle fut au cœur d’un procès retentissant après une promesse de mariage non tenue avec le duc de Nemours, puis fit de La Garnache un bastion protestant jusqu’à son siège en 1588–89 qui permit aux troupes royales de reprendre la forteresse.
Elle fut également mécène du mathématicien François Viète, hébergé dans ses domaines, et contribua à faire du lieu un centre culturel et intellectuel.
Lors du soulèvement vendéen, François Athanase Charette de La Contrie, militaire royaliste à la retraite vivant au manoir de Fonteclose à La Garnache, est sollicité par les insurgés pour lutter contre les “Bleus”.
Après hésitation, Charette se lance dans la bataille. Si ses premiers succès sont retentissants, il finira par y laisser la vie, puisqu’il sera capturé puis exécuté à Nantes en 1796.
Au cours du XIXᵉ siècle, La Garnache s’inscrit dans une commune rurale stable, passe sous l’administration du canton de Challans, et voit se succéder des municipalités influentes et d’autres figures locales jusqu’à la Ve République.
Le château médiéval, progressivement démantelé après les guerres de religion, reste un symbole patrimonial majeur : même si seuls quelques vestiges subsistent aujourd’hui (deux tours, donjon, murs inscrits Monument historique), ils témoignent de l’importance passée du lieu.
Aujourd’hui, La Garnache vit à l’unisson de son histoire, avec un tissu urbain de plus de 5 000 habitants, un patrimoine valorisé (sentiers, jardin à la française au pied des murailles), et une volonté de conserver et faire vivre sa mémoire locale.